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Recueil des mémoires d'Elentare : Histoire d'un Aller-Retour

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Message par Elentare Mer 4 Déc - 14:50

Bonjour à tous !

Ce sujet aura pour but de raconter mon histoire, ma vie, mon passé. J'essaierai de décrire un maximum l'histoire de mon personnage.
J'avais fait le mauvais choix de laisser les gens mettre des commentaires dans l'autre sujet et on ne s'y retrouvais plus entre le livre et les commentaires donc voilà ! Vous pouvez commenter sur l'ancien sujet !
Trêve de bavardages et place à l'histoire :

Recueil des mémoires d'Elentare, roi des Elfes et souverain du royaume d'Eliendil


Dernière édition par Elentare le Dim 15 Déc - 18:07, édité 1 fois
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Message par Elentare Mer 4 Déc - 14:52

Prologue


26ème année après ma naissance.

Ce jour-là, le soleil dardait ses rayons au dessus de Gladriendil, le village flottant des Elfes du Nord.

D'après la légende, nos ancêtres, venus d'une autre dimension, avaient amené avec eux dans cette nouvelle terre leur chez-eux. Leur dernier monde avait été ravagé par la puissance maléfique du dieu du Chaos, Esträktil. Personne ne se souvenait vraiment de l'origine du drame, ou plutôt, je ne le savais pas encore mais personne ne voulait s'en souvenir.

Comme tout les matins, j'étais allé me laver dans la rivière qui serpentait à l'ombre des grandes îles de pierre. Ensuite, j'étais remonté par le dangereux et inquiétant pont de bois qui reliait les roches volantes à la terre ferme. Alors que je m'efforçais de ne pas regarder en bas, une voix féminine m'appela :

"- Elentare ! Vient par là !"

Reconnaissant ma tante, je courus me jeter dans ses bras. En effet, nous ne nous étions pas vu depuis des mois. Elle était partie chez sa cousine humaine au Sud du village. Pendant ce temps-là, ma nourrice, Äliadal me gardait et me traitait comme chacun de ses enfants : avec gentillesse et amour.

"- Tante Elial ! Enfin tu es revenue, m'écriai-je. On commençait à se faire du soucis ! Normalement, tu ne met pas aussi longtemps à revenir du Sud.
- Les Blop ont envahi les terres marécageuses, nous avons dû contourner celles-ci en passant par les montagnes puis en longeant l'océan des Pleurs.
- Ça fait un sacré bout de chemin quand même ! Tu dois être fatigué, viens, rentre.
- Merci mon petit."

Toute la journée, nous parlâmes sans cesse des voyages de ma tante et de ce qu'elle avait pu apprendre sur les nouveaux peuples qui commençaient à apparaître sur Valadëlia. Les Blop avaient agrandi leur territoire et les nains sortaient leur nez des montagnes du Crépuscule où ils étaient terrés depuis des centaines d'années. Alors que le jour déclinait, je sortis de la maison et me rendit au pic des Veuves afin de m'isoler. J'aimais être seul, me retrouver face à moi-même, réfléchir au monde. Celui-ci renfermait tant de choses à découvrir. Tant de choses à admirer, ressentir, tant de gens à connaître...

Soudain, un éclair aveuglant de couleur dorée jaillit du ciel pour s'écraser dans les plaines environnantes. Autour de l'éclair, des cercles de lumière argentée, se propageaient dans toutes les directions, si bien que l'un d'eux me traversa. Je sentis alors une vague de chaleur envahir tout mon corps, des pieds à la tête. Intrigué, c'était une des premières fois où je voyais un signe du ciel aussi près de moi, je manqua de tomber du haut de la roche lévitante. La nuit étant tombée et l’obscurité ayant envahie les alentours, je décidai de me rendre sur les lieux de l'impact le lendemain matin.

Toute la nuit, je ne pus m'empêcher de penser à cet éclair. Les Dieux n'envoyaient jamais de signes au hasard. Ceux-ci avaient toujours lieu d'être. J'eus alors le curieux pressentiment que quelque chose allait changer. Quelque chose qui aurait un impact sur nos vies et sur notre monde à tout jamais. Ignorant cette impression liée, je le pensais, à la fatigue, je chassai cette idée de mon esprit et sombra dans le sommeil.

Mauvais choix...

===================================================================================

Le soleil envoyait ses premiers rayons à travers la fenêtre de ma chambre. Peinant à sortir de la tranquillité de mon sommeil, j'ouvris tout de même les yeux. La pièce, totalement blanche, ne ressemblait pas à celle que j'avais quitté la veille au soir. La clarté qui émanait de la vitre semblait surnaturelle, venue d'un autre monde. Je la trouvais trop claire, trop pure pour avoir été projetée par le Soleil.



Tout dans la petite chambre était ordonné, trop ordonné... Alors que je commençais à me lever et que je posais le pied par terre, sous celui-ci, une flaque de couleur orangée se forma. Le même phénomène se passa pour le second pied. Maintenant debout, je me dirigeai dehors pour voir d'où venait la lumière surnaturelle. Alors que j'ouvrai la porte, je m'arrêtai net manquant de tomber dans le vide. Juste devant moi, tout autour de moi, tout n'était que Néant. Plus on descendait dans les profondeurs de l'abîme, plus il manquait de lumière, plus l'atmosphère devenait sombre et oppressante, si bien que le fond du gouffre (s'il y en avait un) était d'une noirceur sans égale.



Alors que je tournai la tête afin de trouver une issue à cette immensité vide de sens, je remarquai un escalier des plus étranges tout fait de flammes, d'eau lévitant et de feuilles d'un vert éclatant. Hésitant, je posai le pied sur la première marche craignant que le feu me brûle et que l'eau me laisse passer au travers. Mais rien de tout cela ne se passa, les marches étaient solides ! Prenant une grande inspiration, j'entrepris de descendre le long escalier vers le Néant.



La descente fut plus longue que je le croyais. Alors que l'escalier s'arrêtait, le noir s'étendait encore. Je pris le soin de tâter l'endroit où l'escalier finissait sa descente infernale afin de voir s'il y avait un sol. Il y en avait un ! Comme il était de couleur noire, je ne le distinguais pas dans l'obscurité.



Alors que je commençai à errer dans le noir, s'ouvrit devant moi une gigantesque porte haute de 8 fois ma taille. De l'ouverture jaillit des flammes rouges, oranges et bleues toutes plus menaçantes les unes que les autres. Après avoir lécher de leurs langues de feu les portes de bois, une gigantesque vague d'eau d'une clarté paradisiaque se jeta sur les flammes qui s'éteignirent dans un crépitement sonore. La gigantesque vague, après avoir fait son travail, s'enroula , tel un serpent, autour de moi. Croyant qu'elle allait se jeter sur moi, je cachai mon visage de mes deux mains. Alors que je pensais mes dernières secondes venues (si jeune...), j'entendis, dans un bruit semblable aux bourgeons s'ouvrant au printemps, semblable aux oisillons gazouillant auprès de leur mère pour manger,  semblable au bruit rassurant du vent dans les feuilles vertes des arbres en fleurs, un bruit qui pourtant ressemblait à tout cela mais était également en tout point différent. J'ouvris alors les paupières et ce que je vis m'emplit de joie. Un arbre d'une hauteur sans pareil, orné d'un tronc sinueux et torturé mais d'une beauté sans limite se dressait fier, hautain, devant moi. Ses branches toutes plus hautes, et belles les unes que les autres bougèrent et semblèrent m'offrir leurs fleurs.



Alors que je me laissais charmer par le calme et la tranquillité de cette atmosphère (le sol sombre s'était recouvert d'une fine couche d'herbe parsemée de fleurs et le soleil semblait enfin parvenir jusqu'au plus profond du gouffre), l'arbre se cabra d'un coup ! Les fleurs s'enflammèrent une par une et le tronc, pourtant si solide, vola en éclat en une seconde. Lorsque les copeaux de bois se dissipèrent, un monstre d'une laideur inégalée se dressait devant moi. Il ne ressemblait à rien de ce que je connaissais. Ses crocs acérés me renseignèrent rapidement sur la nature de l'animal. Il s'agissait du Niniel, signifiant en ancien elfique "La fille aux larmes", monstre de légende qui serait né des pleurs d'une jeune mariée veuve quelques heures après son mariage. Le monstre représentait toutes les craintes des Elfes, le deuil, la tristesse, le désespoir, la terreur et la désolation. Il ouvrit soudain sa grande bouche et la referma sur moi !

Dans un élan de terreur, je me réveillai sur mon lit en pleine nuit. Reprenant mes esprits, je compris ce qui venait de se passer. Ma tante m'en avait parlé quelques fois. Ce n'était pas seulement un cauchemar mais une parole des Dieux aux Elfes. Dans ce cas-là, Heälwyn représentée par l'Arbre m'adressait avec son frère, le Dieux aux Milles Larmes, Dieu des Océans, Röshdakir, un message de mise en garde contre Esträktil, le dieu du Chaos symbolisé par les flammes et le monstre Niniel. Puis, en approfondissant mes souvenirs, je me souvins, d'une des paroles de ma tante :

"Les rêves annonciateurs (c'est comme ça qu'ils sont appelés) sont des messages des Dieux. Ce que l'on voit dedans n'est que le reflet des desseins des Dieux et comme tu le sais mon petit Elentare, les projets qu'ont les Dieux pour leurs adorateurs se réalisent toujours, toujours... Toujours..."

Une vague de terreur se répandit dans tout mon corps.


Dernière édition par Elentare le Mar 21 Jan - 18:35, édité 2 fois
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Message par Elentare Mer 4 Déc - 14:53

Chapitre 1


Quand je descendis prendre mon petit-déjeuner, j'étais encore terrifié à la simple pensée du rêve.

"Bonjour Elentare, bien dormi ? me demanda ma tante.

J'hésitais à lui avouer ma prédiction. Pour ne pas l'effrayer, je pris la décision de ne rien lui dire :

- Oui, ça va et toi ?
- On ne peut mieux, les lieues que j'ai parcourues ont amélioré mon sommeil : plus besoin de plantes soporifiques !
- Tant mieux, j'ai toujours dit que ces plantes finiraient par te rendre malade ! sortis-je en prenant le ton le plus naturel possible.
- Bon, je dois aller aux champs travailler avec les autres. Ce sera l'occasion de revoir mes vieilles amis ! Tu veux m'accompagner ?
- Euh... non, je te rejoindrais peut-être plus tard... si j'ai le temps."

Étonnée de me voir aussi renfermé ce matin, ma tante haussa les épaules et sortit de la maison. Dès qu'elle fût dehors, je me ruai au grenier afin de ressortir les affaires de voyage de mon père, mort quelques années plus tôt, tué par des loups avec ma mère lors d'un voyage vers mes oncles du Nord. Il y avait si longtemps que personne n'avait touché à ces vieilleries que tout était recouvert d'une épaisse couche de poussière. Soufflant sur celle-ci, je m'emparai d'une petite dague ainsi que d'une besace qui pourrait contenir quelques victuailles le temps de ma petite aventure. En effet, le rêve de la nuit précédente ne m'avait en aucun cas découragé d'aller élucider le mystère de l'éclair.

Après avoir rassemblé tout ce qui me semblait nécessaire pour ma quête, je quittai la maison et descendis l'étroit pont suspendu qui me ramenait à la terre. Je regardai alors le ciel pour situer le pic des Veuves et ainsi localiser l'endroit de l'impact. Plein Sud. Après 20 bonnes minutes de marche, je commençai à douter de la véracité de ce que j'avais vu.

Alors que j'allais rebrousser chemin, derrière des broussailles, je tombai nez à nez (si l'on peut dire) avec un cratère noir gigantesque. Aucun doute, il s'agissait exactement de ce que je cherchai. Intrigué, je descendis prudemment les rebords du cratère pour atteindre une petite pierre rouge qui gisait au fond de la crevasse. Dès que je la pris dans mes mains, celle-ci se mit à rougeoyer fortement. Je m'attendis alors à ce qu'il se passe quelque chose, mais rien. La pierre brillait de milles feux mais rien ne se passa, pas une brise de vent, rien. Un peu déçu, je repris le chemin du village croyant ne plus rien tirer de ce cratère mystérieux.

De retour à Gladriendil, je décidai de montrer le fruit de mon expédition à Elsakor, le mage du village ; j’espérai qu'il pourrait me renseigner sur la provenance de la pierre.

"Bonjour Elsakor ! Comment vas-tu ? m'écriai-je.
- Chut, pas si fort !
- Que se passe-t-il ?
- Je fais une expérience des plus complexes, et pour cela, il me faut du calme !
- Je voulais juste te montrer une de mes trouvailles...
- Raaah, toujours à être dans mes pattes ces sales gamins ! On ne peut jamais être tranquille dans ce village de malheur, j'aurais mieux fait d'aller m'installer dans les montagnes Solitaires. Au moins, là-bas, j'aurais pu exercer mon art en toute tranquillité. Mais non, il faut toujours que..."

Je reconnaissais bien là notre mage : grognon et solitaire. Enfin, il avait bon fond si on le connaissait un minimum. N'écoutant pas le moins du monde ce que le mage marmonnait, je posai la pierre sur la table et sortis. Après cela, je rentrai chez moi afin de préparer le repas de midi pour ma tante et moi. Le reste de la journée passa comme un éclair : je n'eus pas une minute à moi ! Il fallait aller aider aux champs, rapporter de l'eau au village, entretenir les routes...

Le soir venu, ma tante et moi nous regroupâmes autour d'un feu que j'avais allumé plus tôt dans la journée. Alors que l'heure du coucher approchait dangereusement (je ne voulais pas refaire ce rêve de malheur), quelqu'un toqua à la porte. Voyant là une occasion d'échapper (pour un moment) au supplice, j'ouvris la porte.

Elsakor se tenait devant moi, droit et avec les yeux exorbités.

"Où as-tu trouvé cette pierre ?"
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Message par Elentare Mer 4 Déc - 14:54

Chapitre 2



Comme pour répondre à la question du mage, un bruit semblable à mille verres se cassant par terre retentit. Tout les habitants du village sursautèrent en même temps. Alors que tout le monde se remettait de la surprise, la maison d'Elsakor explosa en millions de petits copeaux de bois, bris de verre et tuiles ! Un gigantesque monstre surgit de la poussière due à l'explosion. Un simple regard me permit de comprendre qui était cette bête immonde : le Niniel !

La pierre rougeoyante n'était donc pas ce que je croyais. C'était un œuf ! Le berceau d'un monstre qui ravagerait notre peuple et le rayerai de la carte de Valadëlia à tout jamais ! Je ne m'attendais pas à ce que la prophétie se réalise aussi rapidement : j'espérais avoir devant moi quelques mois, voire quelques années mais apparemment, Esträktil en avait décidé autrement. Esträktil... même après nous avoir chassé de notre monde en le réduisant en cendres, il continuait de nous pourchasser autant que possible, pourquoi s'acharnait-il autant sur nous ? Qu'avions nous fait pour nous attirer sa colère ?

Quoique je pensais, le Niniel était là, et il fallait réagir ou sinon, il nous tuerai tous ! Prenant mon courage à deux mains, je sortis dans les rues noires de monde. Tous couraient dans n'importe quel sens sans raison. Combattant ma peur du public, je pris la parole aussi fort que je le pus afin que tout le monde m'entende :

"Calmez-vous ! Le Niniel est là ! Courir, crier et pleurer ne servira à rien contre lui : c'est sa nourriture, sa viande, son repas ! Amis elfiques, ressaisissez vous ! Nos ancêtres n'ont-ils pas déjà lutté contre le mal, toujours et sans relâche ? Ne sommes nous pas les dignes descendants de ceux-là même qui, contre tout les dangers, ont vaincu les monstres qui peuplaient le futur royaume d'Eliendil ? Squelettes, morts-vivants, araignées, démons explosifs, ont jadis régné sur ces terres, ne les avons nous pas repoussé ? Alors mes frères, mes sœurs, mes amis, prenez les armes et défendez votre terre, défendez votre foyer !"

Je ne savais pas comment j'avais pu sortir tout ce que j'avais dit mais les foules semblaient maintenant requinquées, prêtes à mettre leur vie en péril pour sauver leur territoire et repousser une fois de plus le Chaos du dieu des Ténèbres. Enfants comme adultes, tous couraient en direction de la caserne où étaient entreposé les arcs, les dagues et les armures. Après nous être tous équipés, tel un serpent pistant sa proie, nous remplîmes les avenues suivant les décombres et la fumée que la bête laissait derrière elle. Lorsque j'arrivai à sa hauteur, le Niniel avait déjà détruit la moitié du village. Les quelques Elfes qui n'avait pas quitté leur maison couraient et pleuraient maintenant en essayant de fuir le massacre mais le monstre barrait la route jusqu'à l'unique pont qui reliait les îles volantes à la terre.

Le Niniel était maintenant plus visible que dans mon rêve. Il se tenait sur deux pattes avec deux autres plus petites qui servaient apparemment de bras. Sa tête, énorme et cruelle arborait deux yeux rouges pleurant sans cesse des larmes de sang. Ces mêmes perles rouges coulaient le long des joues du monstre. Elles contournaient ensuite l'hideuse bouche ornée de dents acérées. Le corps de l'animal était long et se terminait par une longue queue de reptile. Ce monstre ressemblait fortement à ce que l'on découvrit plus tard sur Valadëlia : des dragons, bien que ceux-ci fussent moins grands et moins effrayants.

Respirant un grand coup, je me jetai sur les pattes fourchues du Niniel et tailladai celles-ci de nombreuses coupures qui se refermèrent aussitôt que je les avais formées. Découragé et déjà épuisé par le poids de l'épée que j'avais choisie dans la caserne, je me reculai quelques secondes du combat pour reprendre mon souffle. Le monstre, lui, ne s'arrêtait pas : la fatigue ne semblait pas exister pour lui. Tous les Elfes firent alors les mêmes découvertes que moi lorsqu'ils essayèrent de frapper le Niniel : il pouvait se régénérer ! Comment vaincre un monstre qui faisait 12 têtes de plus que chacun d'entre nous et qui en plus guérissait de ses blessures ? Autant dire que c'était mission impossible.

Alors que j'essayai de trouver un moyen de vaincre l'animal, le Niniel abattit sa queue sur une maison près de moi. Le choc me projeta quelques mètres plus loin. Heureusement, pour l'instant, aucun Elfe n'était blessé ! Prenant tout de même la peine de vérifier mes pensées, j'entendis tout à coup un cri qui me glaça le sang jusqu'au plus profond de mes veines.

Ma tante Elial se débattait autant qu'elle pouvait dans les griffes du Niniel...
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Message par Elentare Mer 4 Déc - 14:55

Chapitre 3


"Non ! criai-je, Relâche la tout de suite !
- Pourquoi ferai-je cela ? me répondit le géant contre toute attente."

Sa voix était rauque, dure et sans appel. La gravité de celle-ci surprit tout les habitants du village si bien qu'ils se retournèrent tous pour contempler le Niniel qui était maintenant étendu dans toute sa hauteur et qui dominait même les plus grand clochers de Gladriendil.

"C'est ma tante ! rétorquai-je.
- Je le sais bien, pourquoi crois-tu que je l'ai attrapée ?
- Pourquoi veut-tu lui faire du mal ? hurlai-je sans faire attention à sa question.
- Ce n'est pas à elle que je veux faire du mal mais à toi, je pensai que tu l'aurai compris misérable Elfe.
- Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait pour mériter cela, pourquoi es-tu là ?
- Tant de questions, les Elfes sont si prévisibles. Alors, elle ne te l'a pas dit ?
- Me dire quoi ? m'inquiétai-je alors.
- La vérité, grogna-t-il en serrant ses griffes sur le corps frêle de ma tante.
- Elentare, gémit celle-ci.
- Dis lui ! cria le monstre sanguinaire. Dis lui avant que je ne te tue, toi, Elentare et tout ce petit monde."

A ces paroles, les habitants qui suivaient la discussion s'enfuirent à toute vitesse, apeurés par les menaces du Niniel.

"Retrouve-moi sur la montagne la plus proche au lever du jour si tu veux que je vous épargne et si tu veux connaître la vérité, commanda la bête.
- Quelle vérité ? criai-je."

Trop tard, le monstre s'était déjà envolé vers les cieux emportant avec lui ma seule famille. J'étais seul à présent. Ma seule chance de la revoir était d'obéir au Niniel. Sans hésiter, je m'emparai de tout mes effets personnels ainsi que de la dague de mon père et partit en direction de la montagne du Crépuscule, la plus proche du village. Je calculai rapidement le temps qu'il me faudrait pour arriver jusque là-bas et réalisa avec soulagement que je pourrai être au rendez-vous à leur indiquée. Quand je traversai le village, je croisai le regard de nombre d'Elfes effrayés et qui jetaient sur moi un regard plein de compassion. Je réalisai alors que l'avenir de notre communauté pesait sur mes frêles épaules.

Arrivé au pied du mont solitaire (il n'y avait aucune montagne visible aux alentours), je distinguai alors le terrible monstre. Gravissant la montagne, je réfléchis à plusieurs issues possibles si la discussion tournait mal. Malheureusement, je me rendis compte que ma tante étant dans un état assez critique, je ne pourrais pas aller bien loin. Le Niniel m'attendait bien sagement dans la même position qu'au village, il dit :

"Alors tu es venu ? Je pensai que les Elfes étaient un peuple si peureux qu'ils ne risqueraient même pas leur vie pour sauver celle de leurs proches. Il faut croire que tu es un peu plus coriace...
- Relâche la, je suis venu, tu n'as plus besoin que de moi et non d'elle, ordonnai-je sans me soucier de ses remarques.
- Je crois qu'avant elle a quelque chose à te dire, quelque chose qui j'en suis sûr t'intéressera fortement.
- Elentare, je ne voulais pas que tu le saches de cette façon, mais je crois bien que nous n'avons pas d'autre choix, dit ma tante. Il y a de cela des années, ta mère et ton père alors qu'ils attendaient ta naissance, partirent pour les frères de ton père au Nord. Sur le voyage, ils rencontrèrent un Oracle. Comme tu le sais, ces vagabonds de Valadëlia raconte l'avenir à qui veut bien les écouter. Le fait est que tu es la réalisation d'une prophétie vieille de plusieurs milliers d'années. Celle-ci remonte à la Nuit des Temps de notre monde. Heälwyn, déesse créatrice, après avoir créé cette terre, fit des prophéties concernant chaque peuple de Valadëlia, pour l'instant, trois sont connues : celle des Elfes, celle des Blop et celle des nains. Celle qui nous intéresse concerne les Elfes. Tu es l'Elfe de la prophétie, l'Elfe qui réunira notre peuple disséminé dans le monde, l'Elfe qui rétablira la paix dans notre terre, l'Elfe qui restaurera les croyances originelles en Heälwyn et Röshdakir, les deux divinités du Bien. Tu aideras le monde à mieux se porter. Afin de te protéger de la colère d'Esträktil annonçant la fin du règne de celui-ci, tes parents t'abandonnèrent juste après ta naissance dans le village de ton oncle où je t'ai récupéré et partirent dans le froid du Nord afin de sacrifier leurs vies pour sauver la tienne. Heälwyn accepta leur sacrifice et te protégea de la fureur d'Esträktil aussi longtemps qu'elle le put. Mais apparemment, son soutien s'achève ici, elle a du user trop de son énergie afin de te rendre invisible à ses yeux.
- Tante Elial... balbutiai-je.
- Et voilà ! Fin de l'histoire ! Tout le monde descend ! hurla le Niniel."

Tout se passa très vite, trop vite. D'un coup, le ciel s'assombrit, des éclairs jaillirent de celui-ci et frappèrent ici et là. Un de ceux-ci toucha la montagne qui explosa en milliers de morceaux. Puis ce fut le noir, plus rien.

Je me réveillai quelques heures plus tard alors que tout autour de moi n'était que désolation. Je tournai la tête et aperçut avec horreur le corps inanimé de ma tante. Ignorant mes douleurs, je me jetai sur elle et lui prit la tête dans mes mains. Elle ouvrit les yeux.

"Elentare, tu es vivant !
- Oui tante Elial ! Et toi aussi !
- Plus pour longtemps, je le pense, je vais rejoindre ta mère et ton père dans le Sommeil Éternel.
- Non, ne dis pas ça, on va arriver à te sauver !
- L'important est que tu restes en vie ! Tu dois accomplir la prophétie coûte que coûte ! Mais quoi que tu fasses, fait toujours bien attention, Esträktil te surveille et ne manquera pas une occasion de tuer tout les Élus comme on les appelle. Ce n'est pas parce qu'il n'a pas réussi cette fois à cause de ce que tu as fait qu'il ne recommencera pas !
- Qu'ai-je fait ? m'étonnai-je.
- Tu ne te souviens pas ? Une aura bleutée s'est formée autour de toi et les éclairs se sont automatiquement arrêtés et le ciel est redevenu bleu. Tu as ensuite ouvert tes yeux qui avaient pris une teinte argentée et tu as fixé le Niniel qui s'est couvert de liane avant de se transformer en une statue de pierre qui a explosée sous la pression du lierre. Tu es un des Élus ! Tu as reçu les pouvoirs originels d'Heälwyn. Je t'aime mon petit, aujourd'hui et pour tou...
- Tante Elial ? Tante Elial !!"

Elle avait rendu son dernier souffle et alors que je pleurais sur son corps sans vie, l'aurore se dessinait derrière mon dos annonçant l'aube d'une vie nouvelle.

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Message par Elentare Mer 4 Déc - 19:05

Chapitre 4

Les jours passaient et se ressemblaient tous. La seule chose qui me rappelait que j'étais vivant, c'était la grande douleur et le grand vide qui étaient creusés au plus profond de mon cœur. Ma tante me manquait, son rire me manquait, son sourire me manquait, son visage me manquait. Quelques jours plus tôt, le village tout entier s'était réuni pour enterrer ma seule famille. Les enterrements sont très peu répandus chez les Elfes, car nous sommes immortels. Mais malheureusement, nous ne sommes pas insensibles aux blessures. Celles causées par le Niniel à ma tante étaient trop profondes pour être soignées par Elsakor, notre mage.

Ma nourrice, Äliadal m'avait accueilli chez elle avant que j'ai pu pousser la porte de ma maison maintenant très vide. Alors que j’essayai d'oublier, les regards plein de pitié des habitants de Gladriendil ramenaient sans cesse les images d'horreur à ma mémoire. Toutes les nuits l'ombre grandissante du Niniel revenait de l'au-delà pour me tourmenter. Esträktil, malgré la mort de son précieux monstre continuait d'essayer de me traquer, je le savais, je le sentais au plus profond de moi.

Les paroles de prophétie continuaient de m'intriguer. Moi, le héros de la prophétie ? Pourquoi un simple Elfe sans aucune importance porterait le fardeau du peuple elfique sur ses épaules ? Pourquoi m'avoir choisi, moi ? Mes parents étaient donc morts à cause de ma naissance. Tout ceux à qui je tenais mourraient. Plusieurs fois, j'envisageai la mort. Elle serait pour moi comme un voyage, une aventure, mais plus j'y pensais, plus je me disais que c'était un acte lâche d'abandonner ainsi mon peuple. De plus, Heälwyn et Röshdakir n'auraient certainement pas permis que je me dérobe ainsi à ma tâche.

Au bout de quelques mois, je sentis que la douleur commençait à s'estomper, je redécouvrais les petites joies de la vie : le Soleil se couchant au loin, le doux son du vent dans les feuilles des arbres, la mielleuse senteur du large. Ma vie reprenait un sens et plus le temps passait plus je prenais conscience de mon rôle décisif pour l'avenir du peuple Elfe. Malgré tout, personne n'était au courant que j'étais l'homme de la prophétie. Qui croirait un petit Elfe d'à peine 27 années ?

Mais également, plus le temps passait, plus j'avais du mal à rester dans ce village de tant de malheurs. Les toits qui n'étaient pas encore totalement réparés me rappelaient la scène d'horreur qui s'était produite ici. Je ne pouvais pas rester. Mon destin devait me mener sur les chemins du monde alors pourquoi attendre ? Un jour, il faudrait bien que je parte...

Peu avant mes 27 ans, je pris la décision de quitter le village qui m'avait accueilli pendant si longtemps. Qui pourrait me regretter, ici, à part ma nourrice ? Personne. Après avoir fait mes adieux aux personnes que je connaissais, je m'engageai plein d'espoir, et des rêves plein la tête sur le chemin qui me mènerait un jour au trône. Mais ce n'était pas gagné...

Désolé pour la petitesse du chapitre d'aujourd'hui ! ^^
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Message par Elentare Ven 6 Déc - 21:32

Chapitre 5

J'étais fatigué. Mes jambes ne supportaient plus le reste de mon corps. Mon esprit était aussi inefficace que mes membres inférieurs. Alors que je commençai à me résoudre à dormir dehors sous les étoiles et sans protection contre les bandits et les monstres de la Nuit, une lueur au loin, bien que floue, réveilla mon espoir. Jusqu'ici j'avais toujours trouvé un Elfe bienveillant qui avait accepté de me donner nourriture et logis pour la nuit et apparemment la chance et Heälwyn étaient de mon côté. Mais je restai sur mes gardes car je n'étais plus dans la comté elfique de Gladriendil, maintenant, j'étais bien plus loin et je ne connaissais absolument pas le nom du territoire dans lequel je me trouvai et qui l'habitait...

Au fur et à mesure que je me rapprochais de la lumière, la mince tâche floue s'étendait jusqu'à se diviser en dizaines de petites lueurs. Le chemin qui menait au village était très escarpé et semblait dater à la vue des pavés couverts de lierre et des gravillons qui parsemaient le sol ici et là. L'architecture des maisons me renseigna directement sur les habitants du village : des Humains. Je n'en avais jamais rencontré mais, avec ma tante, nous avons lu de nombreux livres à propos de cette race. Chez nous, ils étaient connus pour être ou très amicaux ou terriblement hostile. "Ils sont imprévisibles, disait toujours ma tante, mais certains sont magnifiquement dignes de confiance, en tout cas plus dignes que les Elfes des Montagnes".

Alors que j'entrai dans le village, les premières odeurs de brioche et de pain fraichement cuit me parvinrent aux narines. Alléché par toutes ces senteurs enivrantes et malgré les mises en garde qu'Elsakor m'avaient transmises, je me risquai à frapper à une porte. L'odeur qui s'en échappait était plus puissantes que celle des autres habitations. Ils devaient être en train de préparer le souper. Un jeune homme d'une vingtaine d'années humaines m'ouvrit la porte et écarquilla aussitôt les yeux lorsqu'il remarqua les oreilles pointues qui sortaient de mes longs cheveux blonds.

"Vous... vous êtes un Elfe ? balbutia-t-il.
- Oui, pourriez-vous m'accueillir pour la nuit chez vous ?
- Euh... oui, bien sûr, entrez ! Excusez-moi pour le bazar, je ne m'attendais pas à avoir de la visite ce soir !"

L'habitation était petite, en fait, je crois qu'il n'y avait qu'une pièce. Dans celle-ci, il y avait peu de meubles, tout juste le minimum pour vivre : un sofa, une table, une chaise, une petite cheminée et un lit. Partout sur les meubles, par terre et même sur les rebords des fenêtres, des livres plus ou moins gros remplissaient tout les espaces vides. Je manquai d'ailleurs de tomber à cause d'une pile que je n'avais pas vu en entrant. Mon hôte semblait quelque peu gêné, il était nerveux. Je lui demandai alors :

"Qu'est-ce qu'il se passe, je vous dérange ?
- Non, ce n'est pas ça, c'est juste que... que je n'ai jamais vu d'Elfe auparavant, enfin excepté dans mes bouquins. Je suis très... euh, honoré de vous rencontrer.
- Euh, moi de même mais vas-y, tu peux me tutoyer répondis-je, un peu gêné.
- D'accord, j'aurais une question à te poser : quel âge as-tu ? J'ai lu beaucoup de choses comme quoi les Elfes seraient immortels mais alors quel apparence gardez-vous ?
- Euh, j'ai 27 ans dans 3 jours, mais je sais, j'ai l'apparence d'en avoir une douzaine, nous finissons notre "vieillissement" à 56 ans et nous gardons notre apparence, celle d'une vingtaine d'années pour vous, pour le reste de notre vie, ajoutai-je un peu surpris de cet assaut de questions.
- Ah, très intéressant... Oups, au fait, j'ai oublié de me présenter, Lobard, enchanté, se présenta-t-il avec un peu plus d'assurance en me tendant sa main.
- Elentare, fis-je de même en la serrant."

Après avoir partagé son repas, Lobard me proposa une sorte de petit question-réponse. Chacun de nous deux avait la possibilité de poser une question à l'autre à tour de rôle. Une grande partie de la nuit, nous apprîmes sur la race de l'autre. Et quand le clocher du village sonna les douze coups de Minuit, nous décidâmes de nous coucher afin que je puisse reprendre le chemin le lendemain matin.

Un autre petit chapitre pour compenser la petitesse du précédent ! ^^


Dernière édition par Elentare le Lun 16 Déc - 19:24, édité 1 fois
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Message par Elentare Sam 7 Déc - 16:42

Chapitre 6


Je me réveillai lorsque les premières lueurs du jour traversaient la seule fenêtre de la pièce. Lobard était déjà debout. Il courait ici et là faisant tomber au passage des livres qu'il s'empressait de mettre dans un sac quelques secondes après. Quand il vit que j'étais réveillé, il s'approcha de moi et me demanda :

"Bien dormi ?
- Oui, merci, pourquoi tu fais autant de bruit ? Et à quoi sert ce sac ?
- Et bien... je pars... je pars avec toi ! Je veux découvrir le monde, mais pas seul !
- Quoi ? Mais quand est-ce que tu as pris cette décision et puis on se connaît depuis quelques heures à peine ! Tu ne sais même pas si tu peux compter sur moi !
- Ou plutôt si toi tu peux compter sur moi... Tu sais parmi les nombreux bouquins que j'ai, j'ai souvent eu l'occasion de connaître l'avis des Elfes à notre sujet. Mais rassure toi ! Je suis quelqu'un de confiance ! Et puis nous apprendrons à nous connaître en chemin ! L'amitié vient avec la fatigue comme on dit par chez nous !
- Bon, de toute façon, je crois que devant tant de motivation, quoi que je dise, ça ne te fera pas changer d'avis n'est-ce pas ?
- Tout à fait, Elen ! Tu permets que je t'appelle comme ça ?
- Oui, et moi, je peux t'appeler Lob ? Euh... non, en fait Lobard, c'est bien !
- Ouais, Lobard c'est bien !"

Après avoir avalé un morceau de pain et quelques restes de la soupe de la veille, nous prîmes toute la nourriture qui pourrait se conserver dans nos besaces et quittâmes le village sans que j'ai pu voir d'autres habitants Humains. Je dois avouer que j'étais un peu déçu que Lobard ne m'ait pas présenté à quelques uns de ses amis mais je compris vite la raison de son silence :

"Je n'ai pas d'amis. Mes parents sont morts à mes 15 ans et depuis leur mort, il y a 5 ans donc, je me débrouille tout seul dans ce village perdu du bout du monde. Heureusement, je connaissais un peu les commerçants qui, quand je n'avais pas d'argent, me donnaient un peu de nourriture pour vivre. Et puis, de toutes façon, la seule compagnie que j'ai jamais appréciée en dehors de la tienne, ce sont mes bouquins. Avec eux, je peux voyager, apprendre, découvrir. Mais maintenant, j'imagine que ma petite vie au village est loin derrière nous, n'est-ce pas ?"

En effet, nous avions parcouru une distance que je n'aurais jamais pensé parcourir en si peu de temps. Mais Lobard était de si bonne compagnie que comme nous parlions des heures durant, la marche ne nous fatiguait même plus.
Traversant plaines, vallées, monts et rivières le jour, nous cachant la nuit dans des grottes, sous des arbres, nous arrivâmes bientôt à l'entrée du tunnel des Ombres, le seul chemin praticable à pied pour traverser les Monts Ardus. En effet, sans ce tunnel, nous aurions dû contourner la chaîne de montagnes en passant par l'océan, ce qui aurait considérablement allongé notre course folle vers les 6 royaumes Elfes restant.

L'entrée du tunnel ne ressemblait à aucune des images que j'avais vues dans mes livres. La monstrueuse voûte de pierre qui soutenait la montagne escarpée sur ses épaules était sculptée avec une précision et une beauté sans pareille. "L’œuvre des nains" m'assura Lobard. Sur le demi-cercle qui s'épanouissait sous l'arche porteuse, des millions de petits dessins de l'histoire naine étaient gravés. Lobard voulu absolument que nous nous arrêtâmes ici pour la nuit mais le Soleil commençait à peine à descendre dans le ciel. Je dus presque user de la force pour arracher Lobard à ces cercles infernaux qui semblaient l'hypnotiser. Déçu et quelque peu énervé, Lobard ne m'adressa pas la parole pendant un certain temps. L'intérieur du couloir était éclairé par des sortes de petites lanternes volantes qui contenaient un liquide doré luminescent. Sur les parois, des immenses colonnes de pierre soutenaient le plafond de marbre sculpté en dôme. Alors que nous marchions depuis déjà quelques heures dans le tunnel et que nous n'avions aucune notion du temps, le chemin devant nous s'enfonça brusquement dans l'obscurité. Le sol de pierre taillé s'était effondré.

Après un petit instant de panique, Lobard et moi aperçûmes au loin la continuité du tunnel. Rassuré, nous décidâmes d'un commun accord de nous aventurer dans le noir. A peine avions nous posé le pied sur le sol que nous ne pouvions même pas apercevoir à cause de l'obscurité ambiante, celui-ci se déroba et nous tombâmes pendant un long moment dans les tréfonds des Monts Ardus. Notre chute me sembla durer une éternité. Arrivés au fond de la caverne, Lobard et moi atterrîmes dans des fougères qui amortirent notre chute.

"Aaaah ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? cria-t-il.
- Je n'en sais rien du tout, répondis-je à sa question.
- Tu as un briquet ou quelque chose pour y voir clair dans cette crevasse du malheur ?
- Non, rien, désolé...
- Raaah, dommage... Tiens... mais attends, ce ne serait pas de la lumière là-bas ? On dirait qu'elle se rapproche !
- Oui, tu as raison."

Une minuscule boule de lumière s'approchait de nous. Alors que je tournai la tête pour sourire de réconfort à Lobard, je vis les yeux de celui-ci virer à un noir si profond que j'eus l'impression que toute vie, toute joie et toute conscience s'était envolée du corps de mon récent ami. Avant que j'ai pu esquisser un seul geste, il me sauta dessus et m'assomma avec force.

Je sombrai dans le néant...


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Message par Elentare Dim 15 Déc - 15:59

Chapitre 7

Lorsque je me réveillai, tout était sombre autour de moi. Mes yeux mirent un moment à s'habituer à l'obscurité omniprésente. Au bout de quelques minutes, je commençai à distinguer quelques formes autour de moi. J'essayai de me lever, mais dès que je fus debout, me tête me fit tellement mal que j'en tombai à la renverse.

"Si seulement Lobard n'avait pas frappé aussi fort ! pensai-je. Lobard ! Qu'est-il devenu ? Pourquoi m'a-t-il frappé ?
- Tu le sauras bien assez vite ! me lança une voix familière."

Surpris, je reconnus le visage de mon ami. Toutefois, il était différent, des cernes noirs s'étaient creusés sous ses yeux désormais noirs. Ses cheveux s'étaient également assombris. Un sourire narquois trônait sur ses lèvres. Que lui était-il arrivé ? Il ne ressemblait plus au Lobard attentionné et joyeux que j'avais rencontré quelques semaines auparavant.

"Lobard, que se passe-t-il ? Où sommes-nous ? Pourquoi suis-je enfermé ?
- Parce que tu le mérites sale Elfe de malheur ! Ta race minable nous a fait nous terrer dans l'ombre pendant trop longtemps ! Il est temps pour nous de ressortir à la lumière du jour et de conquérir ce qui nous revient de droit !
- Lobard, ce n'est pas vrai ! Alors tu t'es joué de moi pendant tout ce temps, rien que pour mieux m'enfermer ensuite ? Je croyais que nous étions amis !
- Tu le croyais, c'est bien le mot qui convient !"

Comme en écho à son exclamation, un Humain poussa un cri d'horreur dans la cellule à côté de la mienne. Un autre homme avec les mêmes cernes et cheveux noirs que Lobard s'approchait du malheureux avec quelque chose dans ses mains. En observant mieux, je pus constater que cette chose qui bougeait était noire, visqueuse, et... vivante ! Elle semblait s'adresser au pauvre prisonnier :

"Ne t'inquiète pas, cela ne te fera pas de mal ! dit-elle sur un ton mielleux. Je te jure que tu te sentiras bien mieux après.
- Oui, vous le jurez et je vous crois, j'ai besoin de vous pour aller mieux, acquiesça l'homme comme hypnotisé par la créature."

Il se leva et se dirigea, résolu, vers la flaque noire que l'autre homme avait posée au sol. Il s'arrêta juste devant celle-ci et comme une plante grimpante, elle s'attacha aux pieds, puis aux jambes puis au torse du prisonnier pour ensuite se glisser dans sa bouche. L'homme tomba à terre et se tortilla sur le sol de terre pendant quelques secondes. Les spasmes se stoppèrent automatiquement lorsque les yeux de l'homme jusqu'alors bleu se noircirent et que ses cheveux jusqu'alors blonds devinrent de la même couleur que les ailes d'un corbeau. Il se leva puis ses lèvres s'ornèrent de ce même sourire qui animait Lobard et l'autre homme. Ils partirent ensuite me laissant réfléchir à ce que j'avais vu. Je compris immédiatement où j'étais : le territoire des Igrorns s'étendait donc sous les Monts Ardus. Toutes les histoires que j'avais lues sur cette espèce me revinrent immédiatement en mémoire :

Les Igrorns sont des espèces belliqueuses du monde de Valadëlia. Ce sont de petites créatures noires et visqueuses qui cherchent constamment des hôtes à occuper. Après s'être introduit dans l'individu par les orifices naturels, en l'hypnotisant plus ou moins par l'esprit (cette espèce étant télépathe), l'Igrorn décuple les capacités physiques de son hôte en s'introduisant dans tout ses organes et muscles. L'hôte acquiert donc le don de télépathie, une endurance accrue et une force surhumaine. L'Igrorn peut parler et communiquer avec l'hôte en l'influençant mais l'hôte reste maître de ses décisions, c'est donc lui qui contrôle son corps bien que la notion de "choix" est assez limitée.
Après l'arrivée des Elfes sur Valadëlia, les Igrorns ont tenté de les attaquer afin de prendre le contrôle de leurs esprits et ainsi conquérir le territoire elfique. Ils avaient pourtant oublié quelque chose : lorsqu'un être vivant est "infecté", des cernes noirs se creusent sous les yeux de l'individu qui se sont assombris entre temps. Les cheveux de l'infecté prennent la même teinte que ses yeux. Les Elfes purent donc reconnaître les Igrorns parmi leurs semblables et finirent par les repousser dans les profondeurs de la terre. Personne ne sait où ils se terrent ou s'ils sont encore vivants.


A part moi, maintenant. Mais, il fallait bien l'admettre, je n'étais plus moi-même pour très longtemps... Ce qui était arrivé à mon voisin de cellule ne tarderait pas à m'arriver. Combien étaient-ils ? Pourquoi nous, les Elfes, n'avions jamais cherché à savoir ce qu'ils étaient devenus ? Alors que je profitais de mes derniers instants de libre choix, un homme infecté ouvrit ma porte et me libéra de mes chaînes. Il m'attacha de nouveau les mains dans le dos et me fit signe d'avancer dans le tunnel sombre qui s'ouvrait devant moi. A chacun de mes pas, les mêmes petites lanternes que dans le tunnel des Ombres s'allumaient. Nous progressâmes quelques minutes dans ce long couloir sinueux. De nombreuses fourches se présentèrent sur notre chemin mais l'infecté savait parfaitement où aller. Il semblait connaître ces corridors comme sa poche.

Alors qu'il me semblait que notre chemin n'aurait jamais de fin, nous débouchâmes sur une salle immense. Trois grands piliers soutenaient le plafond de pierre. Plus en contrebas, des maisons taillées dans la roche s'épanouissaient sur les pans de la caverne. Des cascades déversaient leur flots un peu partout dans la grotte. Le sol de celle-ci était recouvert d'herbe qui ondulait alors qu'il n'y avait absolument pas de vent. Je restai muet devant la beauté de ce que j'avais sous les yeux.

"Voici Herashgor, la cité refuge des Igrorns. Le roi demande à te voir, m'annonça enfin mon gardien."


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Message par Elentare Dim 15 Déc - 17:14

Chapitre 8

Pourquoi le roi voulait-il me voir ? Pourquoi ne m'avait-il pas fait transformer immédiatement comme Lobard et mon ancien voisin de prison ? Je comptai bien trouver la réponse à mes questions lors de mon entrevue avec le roi. Mon gardien me fit descendre une bonne centaine de marches pour arriver au fond de la gigantesque salle qui accueillait la cité. Il me fit tourner à gauche, à droite dans les rues sinueuses. Je croisai Lobard qui ne m'adressa même pas la parole et ne daigna pas me regarder. Les maisons étaient presque toutes construites sur le même plan. Un rez-de-chaussée incroyablement bien sculpté soutenait un à deux étages tout deux construits en bois. Le seul toit était quelque fois fait de verre afin de garder le maximum de lumière qui tombait d'un gigantesque trou. J'aurai aimé savoir où il débouchait. Au détour d'une ruelle, je débouchai sur une grande place noire de monde. Quand nous arrivâmes au centre de celle-ci, tout le monde se tut et tourna son regard vers moi. Gêné, j’accélérai le pas obligeant l'infecté qui me gardait prisonnier à avancer plus vite.

Le palais était immense et entièrement taillé dans la roche du mur. Des piliers soutenaient les différents étages ainsi que des statues entièrement noircies. Entre chaque colonne, des Igrorns en train de prendre possession du corps d'un individu sont représentés dans la pierre. Ces représentations me firent froid dans le dos en pensant à ce qu'il allait m'arriver. Arrivés aux portes gigantesques qui fermaient le palais aux habitants de la cité, des gardes ouvrirent celles-ci et vinrent prendre la relève pour me mener à leur chef. La salle du trône se montra toujours plus belle et immense à mes yeux. Le roi, était un Elfe infecté. Comme tout ses congénères, il avait les traditionnels cernes sous les yeux et ses cheveux étaient plus noirs que la nuit elle-même. Il prit la parole alors que j'entrai :

"Alors comme ça, un Elfe est venu dans notre cité ! Lobard m'a raconté beaucoup de choses sur toi.
- Comment avez-vous retourné son esprit ? Ce n'est plus le Lobard que je connais, qu'en avez-vous fait ? criai-je.
- Un des nôtres. Notre communauté doit grandir. Et, au fait, Lobard est toujours maître de lui-même, il a fait ce choix.
- Je ne vous crois pas ! Il n'aurait jamais fait cela !
- Nous pouvons nous montrer très persuasifs, tu sais. Durant sa chute, un de nos semblables à jeté un Igrorn sur ton jeune ami afin que vous ne puissiez pas vous échapper avant que nous n'arrivions sur les lieux de votre chute. Lobard a incroyablement bien joué le jeu en t’assommant ! Il m'a raconté que vous empruntiez le tunnel des Ombres pour vous rendre dans les contrées elfiques, que vas-tu chercher là-bas ?
- En quoi est-ce votre affaire ?
- Oh, et bien, je crois que, maintenant, tout ce qui est ton affaire est la nôtre, tu n'es pas en position de résister si tu veux mon avis.
- Alors, c'est comme ça que vous agrandissez toujours plus votre peuple ? En capturant les personnes empruntant le tunnel des Ombres ?
- Il faut bien survivre dans cette obscurité où vous nous avez enfermé. Notre peuple ne doit pas s'éteindre et des centaines de nouveaux-nés attendent d'avoir un hôte pour s'épanouir. Mais tu n'as pas répondu à ma question !
- Je préfère garder cette réponse pour moi !"

Je n'avais jamais parlé à personne de la prophétie. Même pas à Lobard, mon récent ami maintenant disparu.

" Ton esprit est peut-être capable de me cacher des choses mais sous la torture, il cédera ! Gardes emmenez-le !
- Qu'allez-vous me faire ?
- T'arracher ce que même ton ami, Lobard, n'a pas pu apprendre de toi ! Tu caches quelque chose et je le sais, quelque chose d'une importance capitale !"

Quatre hommes se jetèrent sur moi et m'entrainèrent toujours plus profondément dans les entrailles des Monts Ardus. Nous arrivâmes dans une salle simplement éclairée par une lumière blafarde qui provenait de braises rougeoyantes. Le bourreau, ayant remarqué ma soudaine peur à la vue de cette chaleur me fit attacher au dessus des braises. Il me lança :

" Alors, on ne veux pas parler au roi ? Avec moi, ça ira mieux, sans doute !"

Il abaissa un levier qui eut pour effet de me faire tomber quelques secondes dans la fournaise. Je hurlai de douleur.

" Qu'allais-tu faire dans les contrées des Elfes ? Réponds !"

Cette torture, cette douleur, cette horreur dura des heures, des jours, je ne me rendais pas compte du temps tellement je souffrais et j'étais épuisé. Le roi vint faire une visite. Voyant que ma détermination ne lâchait pas, il glissa quelques mots à l'oreille du bourreau.

"Pourquoi ne me transformez-vous pas ? peinai-je à articuler.
- Les Elfes n'ont jamais rien apporté de bon à notre peuple. . Les Elfes qui nous ont repoussé dans les profondeurs devraient tous être morts ! Je vais devoir faire un écart à ma règle pour toi, mon jeune ami !"

Trop épuisé par la torture continue, je m'endormis.

Je me réveillai quelques heures plus tard et découvris devant moi une flaque noire qui s'adressa à moi :

"Je peux t'aider. Avec moi, tu te sentiras mieux, ta douleur sera la mienne, nous partagerons tout ! Je t'aiderai à renouer avec ton ami et à t'en faire de nouveaux ici à Herashgor. Ensemble, nous serons réunis à jamais et rien ne pourra nous séparer. Je t'apporterai puissance, gloire et bonheur.
- Je le sais, j'ai besoin de vous. Vous êtes ma seule délivrance. Je vous accepte, me surpris-je à dire."

La bête s'approcha dangereusement de moi. Elle grimpa sur mes pieds, alors que je m'abaissai à sa hauteur pour qu'il peine moins. La gelée vivante recouvrit mon visage et rentra en moi par ma bouche et mon nez. Je tombai à terre, tordu de douleur alors que la bête se faufilait dans mes veines, mes artères et délivrant ses tentacules partout dans mon corps. Puis, d'un coup, tout s'arrêta. La douleur cessa et je recouvrai l'usage de mes membres alors qu'une voix envoutante me susurrait des histoires de gloire et de prospérité à l'oreille. Le roi apparut devant moi et me demanda avec un grand sourire :

" Alors, comment vas-tu Elentare ?
- Mieux que jamais, répondis-je avec entrain.
- Tu es prêt à nous dire ce qui t'emmenait dans les contrées elfiques à présent ?
- Bien sûr ! Tout ce que je pourrais faire pour la communauté des Igrorns me rendra heureux. Merci à vous de m'avoir fait entrer dans vos rangs. J'en suis honoré !"

Ma véritable personnalité tomba dans l'oubli tandis que ce nouveau moi prenait le dessus, aidé par la bête noire qui envoutait mon esprit avec la puissance de mes nouvelles capacités...
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Message par Elentare Ven 20 Déc - 21:43

Chapitre 9


56ème année après ma naissance.

"Ne t'inquiète pas Horsir, on n'y restera pas longtemps.
- Mouais, j'espère bien parce que c'est contraire au règlement, tu le sais depuis le temps, non ? me répondit la voix qui partageait ma tête depuis des dizaines d'années déjà."

Le médaillon que j'avais récupéré 30 ans auparavant avant de partir de Gladriendil se balançait contre mon torse au rythme de mon ascension folle vers la lumière. Ce matin-là, le jour de mon inhibition, le jour où j'ai arrêté de vieillir, une irrépressible envie de revoir la véritable lumière du jour me prit si profondément dans mes entrailles que je ne pouvais pas la contenir. Bravant le règlement qui interdisait à tout Igrorn de quitter la cité sans y être autorisé, je cherchai un moyen de me glisser à l'extérieur. Après 30 ans passés dans les tréfonds des Monts Ardus, j'estimai mériter une petite escapade dans un monde lumineux que j'avais perdu à mes 26 ans. Depuis qu'Horsir, mon Igrorn vivait avec moi, les jours se déroulaient tous de la même manière : la société igrorne était magnifiquement bien organisée. Chaque personne avait une tâche prédestinée pour lui. Mon travail pendant toutes ces années était de veiller sur les nouveaux nés dans la chambre des naissances, une vaste salle qui accueillait d'innombrables cocons contenant les Igrorns. La reproduction chez ceux-ci se faisait d'une manière spéciale : un simple contact des deux géniteurs créait une nouvelle flaque noire qui, après quelques mois de gestation, grandissait, et se retrouvait ensuite introduite dans un corps s'il y en avait un à disposition.

Sous terre, nous avions peu l'occasion de prendre l'air, en fait, pas du tout ! Je voulais sentir le vent jouer avec mes cheveux, entendre les oisillons du printemps gazouiller pour fêter le retour des beaux jours, voir le ciel bleu ainsi que le Soleil qui nous éclairait par le biais de miroirs. C'est ça ! Les miroirs ! Je ne pris même pas la peine d'élaborer un plan. Je fonçai à travers les tunnels de la cité tous illuminés par la même lumière tamisée qui émanait d'un trou dans le plafond. Je croisai des habitants qui me regardaient tous avec des yeux ronds, se demandant sûrement où je pouvais courir aussi rapidement. Après une petite course dans les sinueux recoins de la cité, j'arrivai enfin dans la salle des miroirs. Tout ceux-ci étaient nettoyés toutes les semaines afin que la lumière soit la plus présente possible dans la ville. Il fallait donc que je fasse très attention en grimpant à la surface, si je faisais le moindre geste de travers, je plongerai la cité dans le noir et on saurait forcément que j'avais tenté de sortir. Ce qui ne m'attirerait sûrement pas les grâces de notre roi.

"Bon, c'est pas tout, mais là, ça commence à être un peu long. Allez, on rentre !
- Non ! J'ai pas grimpé tout ça pour abandonner ici !
- Ouais mais bon... Je m'ennuie un peu. On est bientôt arrivés ?
- Un peu de patience, je crois voir la sortie !
- Ah ! Mais ça déchire les yeux cette lumière !"

Horsir avait raison, la lumière finit par envahir toute ma vision. 30 années d'obscurité m'avait déshabitué à la lumière éclatante et désormais aveuglante du jour. Après que mes yeux se soient adaptés au jour, je pus, avec Horsir découvrir l'extérieur. Il s'offrait à moi comme jamais. Les arbres qui jaillissaient du sol montaient haut dans le ciel bleu azur. Les herbes bougeaient en rythme avec les remous incessants du vent qui allait et venait. Devant moi s'étendait un magnifique lac qui se vidait dans la mer par une cascade qui tombait le long des falaises menaçantes. La douce odeur de l'herbe, des reflux marins ainsi que de l'air pur m'arrivaient aux narines comme pour me combler de bonheur. Les vagues faisaient des allers-retours incessants ce qui avait pour conséquence de déclencher des bruits qui semblaient provenir du large. Je me trouvais un peu en hauteur par rapport au paysage. Les trous devaient se trouver ici pour éviter que quelqu'un ne tombe dessus par hasard. En effet, autour de moi, une demi-douzaine de cavités, plus ou moins grosses apparaissaient dans le sol de pierre.

Je descendis la montagne et arriva en bas en une petite heure. J'étais si heureux que je ne pus m'empêcher de courir dans les grandes herbes. A un moment, je trébuchai sur une pierre et tombai en éclatant de rire sur un lit de roseaux qui plièrent sous mon poids. Je restai là un bon bout de temps à contempler le ciel et à penser à ma vie souterraine si loin d'ici. Comme pour faire mes adieux à l'étendue du monde qui s'offrait à moi, je décidai d'aller me baigner dans le lac tout proche. J'enlevai mes vêtements et mon précieux médaillon hérité de mes parents. C'était le seul souvenir qui me restait d'eux.

Au moment où je toucha l'eau translucide, des spasmes me prirent et je perdis pied en tombant dans le liquide. Une douleur atroce se déclencha au plus profond de moi, au niveau de mon cœur pour être exact. Comme une maladie, la douleur se propagea ensuite dans mon corps tout entier. Je n'avais plus de souffle. Mes yeux me brulèrent sans raison apparente et les racines de mes cheveux me faisaient tellement mal comme si quelqu'un tirait dessus que la douleur m'arracha des cris inaudibles sous la surface transparente. Dans ma tête, tout se mélangeait, des souvenirs ressurgissaient de nulle part alors que je les croyais disparus à jamais. Horsir criait sans cesse, il me criait de sortir de l'eau. Des flashs m'empêchaient de sortir ma tête de l'eau.

Après quelques minutes de souffrance, la douleur s'estompa. Je remarquai alors que je n'étais plus dans l'eau. Mon esprit semblait maintenant vide, malgré que tout mes souvenirs étaient bien là. Il manquait pourtant quelque chose. Cette absence s'accompagnait également d'une nouvelle présence. Après réflexion, je compris la nouvelle présence dans mon esprit : c'était la mienne ! J'étais redevenu moi ! J'ouvris les yeux et découvris à mes pieds une flaque noire et visqueuse qui devait sans aucun doute être Horsir. Malgré ma haine contre cette petite bête qui m'avait retenu prisonnier pendant 30 ans, je ne pus me résoudre à l'écraser. Elle rendit pourtant son dernier souffle quand une vaguelette le frôla.

Je regardai l'étendue d'eau afin de comprendre ce qui avait pu se produire.


Dernière édition par Elentare le Dim 5 Jan - 14:32, édité 3 fois
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Message par Elentare Jeu 26 Déc - 13:58

Chapitre 10


Le vent fouettait mon visage. Les herbes hautes qui se dressaient sur mon chemin se retrouvaient étendues à terre sous mes pieds. Je courais. Je courais pour ne plus les revoir, ne plus les entendre, pour ne pas qu'ils me reprennent dans leurs rangs, enfermé sous terre sans voir la lumière du jour, emprisonné à jamais avec une autre voix dans ma tête et sans sentir la moindre goutte de libre arbitre dans mon sang. Le soleil s'était couché depuis longtemps. Depuis combien de temps fuyais-je un ennemi qui ne me poursuivait peut-être pas ? Je ne le savais pas. La seule chose qui envahissait mon esprit était que j'allais bien, que j'étais de nouveau moi-même et que je devais courir loin, loin, loin pour ne pas retomber dans cet enfer sans nom ou si, il en avait bien un : Les Igrorns.

Après ma douloureuse séparation avec Horsir, mon parasite, j'étais resté un long moment immobile devant le mystérieux lac afin de comprendre la raison de ma libération. Mais la grande étendue d'eau gardait pour elle ses secrets. Passée la joie de me retrouver maître de mon corps et de mon esprit, l'inquiétude s'installa. Et si les Igrorns s'étaient rendus compte de mon absence ? Cela faisait maintenant plusieurs heures que j'étais parti d'Herashgor. Avec leur discipline très stricte, ils avaient sûrement remarqué que j'étais absent à l'appel de l'après-midi et devaient déjà être à ma poursuite. Mes jambes comprirent en un dixième de seconde ce que je leur demandais : courir. Je ne savais pas où j'allais ni si je pourrais tenir longtemps ce rythme effréné, mais il en allait de ma vie car cette fois-ci, le roi ne se montrerait pas aussi indulgent (si on peut parler d'indulgence) que la dernière fois.

Je courai donc et après une bonne demi-heure, j'aperçus dans la nuit une pancarte le long d'une route ; sans doute celle qui sortait du tunnel des Ombres et que j'avais du perdre dans ma précipitation. Celle-ci indiquait une direction avec l'inscription :

"Vers Äthaliel, ville elfique des contrée solitaires"

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine : Äthaliel, la deuxième région elfique ! Lobard et moi avions donc réellement parcouru un très long chemin avant d'arriver au tunnel des Ombres. Lobard... Je l'avais presque oublié. Mon ami était encore coincé là-bas. Je devais le libérer, mais seul, ce serait quasiment impossible. Il me fallait de l'aide. Je pris donc la décision de partir pour Äthaliel en me faisait la promesse de revenir avec des soldats pour récupérer Lobard des griffes des Igrorns et anéantir à tout jamais leur cité maudite.

Le chemin vers la ville elfique fut moins long que ce que j'aurais cru ; en suivant la route, j'atteignis ma destination en une demi-heure. La cité s'élevait comme une montagne au milieu des prairies environnantes. Elle semblait construite sur plusieurs niveaux. Tout en bas, une gigantesque porte permettait le passage des habitants entre l'intérieur de la cité et les champs qui l'entouraient. L'architecture de la ville ressemblait un peu à celle de Gladriendil : de hautes maisons construites pour la partie basse en pierre et la partie haute en bois avec un toit de tuile rouge bordeaux. Les ouvertures étaient bouchées par des fenêtres rouges qui rappelaient la toiture. Alors que j'approchais de la porte principale, un garde quitta son poste pour venir à ma rencontre :

"Halte ! Qui êtes-vous et que faîtes vous dehors à cette heure tardive ?
- Je m'appelle Elentare et j'ai une nouvelle d'une extrême importance à annoncer à votre dirigeant, répondis-je intimidé par l'armure du garde.
- D'où venez-vous ?
- Gladriendil, plus au Nord.
- Gladriendil ? Cela fait des années que personne ne nous est venu de là-bas, ajouta-t-il en remarquant mes oreilles pointues.
- Puis-je entrer alors ? C'est à ce sujet que je dois parler à votre chef.
- Oui allez-y ! Attendez moi à l'intérieur, je vais vous conduire à Nymië, termina-t-il en me rappelant la confiance profonde que se vouent les Elfes entre eux."

Il toqua à la lourde porte et celle-ci s'ouvrit dans un grincement de rouille. Le chemin à travers la cité fut tel que je l'imaginais depuis l'extérieur. Celle-ci était entièrement construite en étages qu'une rue principale reliait en cheminant à travers la colline en spirale. Arrivés au sommet, une gigantesque bâtisse se dressa devant moi et le guerrier. Elle était imposante et ses fines dorures montraient sa supériorité par rapport au reste de la ville. Nous entrâmes et furent immédiatement dirigés vers la bibliothèque. Le guerrier referma la porte derrière moi. J'admirai les hautes étagères qui soutenaient les milliers de livres qui devaient se trouver dans la pièce. Ébahi, je ne remarquai pas la jeune femme dénommée Nymië qui se tenait sur le balcon en haut. Elle était fine et pure. Sa chevelure blonde quelque peu bouclée coulait en cascade sur ses épaules. Elle était vêtue d'une longue robe vert émeraude qui soulignait la couleur identique et profonde de ses yeux. Son nez, parfaitement aquilin accentuait la grâce de la dirigeante d'Äthaliel.

"Ça fait beaucoup, hein ? me surprit-elle.
- Je n'ai jamais vu une bibliothèque aussi garnie, avouai-je.
- Ça fait partie de notre spécialité. Äthaliel est reconnue pour ses nombreuses connaissances dans les contrées valadëliennes. Montez donc pour parler."

Obéissant, je gravis une à une la vingtaine de marches qui me séparaient de l'Elfe. Mon pied se coinça dans la dernière et je tombai à la renverse sur le plancher du balcon. Mon médaillon se décrocha et vint se loger sous le pied de Nymië. Elle se baissa pendant que je me relevai et ramassa le pendentif hérité de mon père. Je remarquai alors son expression indescriptible de surprise lorsqu'elle me le rendit. Aussitôt que j'eus pris le bijou dans ma main, elle s'agenouilla et prononça les mots suivants :

"Bienvenue à Äthaliel, votre majesté."
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Message par Elentare Ven 27 Déc - 15:50

Chapitre 11


Je ne comprenais pas. Pourquoi m'avait-elle appelé "Votre majesté" ? Je n'avais parlé à personne de la prophétie que ma tante m'avait racontée, et elle-même n'en avait touché mot à quiconque. De plus en plus confus, je lui posai la question qui me tournait dans la tête :

"Votre majesté ? Majesté de quoi ? Comment êtes-vous au courant ?
- Enfin, vous devez bien le savoir, votre pendentif ne vous dit-il rien ?
- Non, je sais seulement qu'il me vient de mon père.
- La gemme qui orne votre médaille se nomme la Trickälz. Lors du voyage des Elfes vers Valadëlia, notre ancien roi Ëlir, dans son infinie bonté, voulut passer le dernier la porte entre notre monde qu'Esträktil balayait de sa fureur et Valadëlia afin de s'assurer qu'il avait fait le plus possible pour sauver le peuple des Elfes mais, malheureusement, la porte se referma avant qu'il puisse pénétrer ici. Pourtant, avant de mourir, il jeta un sort sur le joyaux royal : la Trickälz avant de le confier à son écuyer qui passa le portail. Le saphir bleu retrouvera sa couleur originelle lorsque l'Elfe qui aura le cœur assez bon pour régner prendra possession du bijou. Cet Elfe deviendra le nouveau roi du peuple elfique. N'avez-vous pas remarqué qu'il avait changé de couleur quand vous l'avez tenu entre vos mains ?
- Et bien, le médaillon se trouvait dans mon sac quand je l'ai pris de chez moi, je n'ai pas vu la différence avec avant car je ne l'ai connu que de cette couleur."

Mon cœur se serrait à mesure que la conversation avançait. Je ne voulais pas être roi. Je ne m'en sentais pas capable. Trop de responsabilité, trop de vies à protéger, trop d'ennemis. Tout ce que je voulais, c'était une vie tranquille sans problèmes. Quand je commençai mon voyage, j'espérai secrètement que personne ne voudrait me croire sur la prophétie. Mais maintenant, en plus de celle-ci, venait s'ajouter un bijou magique qui montrait sans qu'on puisse le contredire que j'étais destiné à bien plus grand que ce que je voulais. Aussi demandai-je à Nymië :

"Pourrions nous garder le secret pendant quelques temps ? Je ne me sens pas prêt à affronter tout cela.
- Comme vous le voudrez. N'oubliez pas, un jour, vous monterez sur le trône des Elfes. Et ce jour là, les 7 contrée elfiques seront réunis sous votre couronne. Devenir roi n'est pas chose aisée, il faut avant tout convaincre les populations de votre droit au pouvoir.
- Nous verrons cela en temps voulu mais actuellement, une affaire plus urgente m'a mené près de vous, dis-je pour essayer de détourner la conversation. Les Igrorns sont vivants.
- Les Igrorns ? Ne sont-ils pas tous morts lors de notre guerre ?
- Il faut croire que non. Leur cité s'étend sous les Monts Ardus, l'entrée se trouve dans le tunnel des Ombres. Je faisais route vers vous quand mon ami et moi nous sommes fait capturés..."

Je lui racontai ensuite toutes mes péripéties et tout ce que je savais sur la société Igrorn qui s'épanouissait non loin de là où nous nous trouvions. Au fur et à mesure que mon récit avançait, le visage de Nymië se décomposait en une expression de terreur non dissimulée. Ils avaient survécu et prévoyaient de venir nous détruire. Leur nombre augmentait chaque jour, chaque seconde, même pendant que nous parlions en cet instant. Il fallait agir :

"Comment vous-êtes vous séparé de votre parasite ?
- Je ne sais pas, je me trouvais dehors et je me baignais dans un lac environnant quand tout à...
- Le lac de Nalsir ! L'eau qui se trouve dedans est, dit-on, bénite par Röshdakir, c'est une de ses sources à travers le monde. Son eau a du purifier votre corps et ainsi rejeter la vermine qui était en vous !"

Tout s'expliquait, les pièces du puzzle s'assemblaient une à une. Grâce à ma sortie discrète par les trous d'éclairage, Nymië et moi organisâmes un plan pendant toute la durée de la nuit. Nous pourrions nous débarrasser des Igrorns plus facilement que je l'aurais prévu et avec nettement moins de mort que ce que j'aurais pu imaginer. Nous décidâmes de lancer notre plan dès que le soleil se serait montré afin de travailler le plus possible dans la lumière du jour, les Igrorns étant peu habitués à une lumière aussi forte. Il fallait agir vite, le roi ne tarderait sans doute pas à remarquer ma présence.

Je partis avec quelques gardes aux premières lueurs du jour afin de retrouver le trou qui éclairait la gigantesque grotte d'Herashgor. Après deux bonnes heures de marche, nous arrivâmes au plateau sur la montagne. Je ne pris que quelques secondes à retrouver les cavités qui abritaient les miroirs en dessous. Notre plan se passait comme prévu : grâce à ces trous, des Elfes arrivaient déjà avec des chars pleins de l'eau du lac. Toute la journée durant, des tonnes d'eau arrivèrent pendant que d'autres charrettes repartaient en chercher toujours plus.

La nuit tombée, les convois stoppèrent et une armée de quatre cents Elfes se massa devant l'entrée du tunnel des Ombres tandis que d'autres personnes déversaient le contenu des réservoirs dans le minuscule trou en haut de la montagne. Nous sûmes quand l'eau était arrivée à la cité car des cris sortirent des Monts Ardus ainsi que des grésillements qui annonçaient la mort de centaines d'Igrorns. Quelques survivants tentèrent de s'enfuir par la sortie du tunnel qui donnait sur le lac car nous avions bouché la deuxième sortie par des pierres. Heureusement, ils furent tous attrapés et contraints à se plonger dans le lac qui accueillait maintenant de nombreuses flaques noires visqueuses sans vie qui furent rapidement jetées à l'océan pour éviter la prolifération de maladies.

Je savais bien qu'il existait des sorties de secours. Les Igrorns avaient sans doute pu sauver quelques uns de leurs compatriotes mais nous gardions l'effet de surprise sur eux. Ils reviendraient sans doutes mais maintenant qu'ils étaient très affaiblis, nous avions l'avantage. Maintenant que mon esprit était libéré de cette menace, je cherchai Lobard. Alors que les gens reprenaient leurs esprits, je vagabondai entre les groupes qui se formaient sans trouver mon ami. Les minutes passaient et je m'inquiétais de ne plus jamais revoir celui-ci. Et si le roi (je ne le voyais pas non plus, il avait du réussir à se sauver), après mon départ, avait fouillé ses pensées et l'avait ensuite tué pour trahison ? Impossible qu'il ait pu lui dire quelque chose car je ne lui avait rien révélé de mes intentions. Alors que je commençai à perdre espoir, je vis, étendu à terre un homme d'une cinquantaine d'années, les cheveux châtains grisonnants et les yeux fermés.

"Lobard, articulai-je"
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Message par Elentare Sam 11 Jan - 16:11

Chapitre 12


En 30 ans, il avait beaucoup changé. Des rides commençaient à apparaître sous ses yeux et ses joues s'affaissaient avec le temps. Ses cheveux avaient pris une teinte grisâtre qui se mêlait avec sa couleur brune naturelle. Il était étendu à terre avec les autres personnes libérées du joug des Igrorns.

"Lobard, criai-je pour le réveiller.
- Aaah ! hurla-t-il en ouvrant les yeux. Quoi, qu'est-ce que... Aaaah, s'écria-t-il en voulant se relever. J'ai, j'ai l'impression que je n'ai pas bougé mes guibolles depuis des années ! Mais, mais qu'est-ce que c'est que ça ? s'étonna-t-il en voyant ses mains."

Son visage se décomposa en quelques fractions de secondes et sa bouche se mit à trembler comme s'il allait fondre en larmes. Il me regarda sans me reconnaître et dit :

"Combien de temps ai-je été inconscient ?"

Voyant que je n'osai pas lui répondre, ses yeux s'embuèrent et il cria de toute ses forces entre deux sanglots :

"Com...Combien de temps ai-je été inconscient ! Réponds !
- Lobard...
- Réponds !
- 30 ans."

A peine avais-je prononcé ces deux mots que Lobard se retourna et cria de toute ses forces. Tiraillé de douleur par ses muscles endoloris, il s'effondra sur le sol et pleura pendant de longues minutes. Quand il se calma, je m'approchai de lui mais il me repoussa automatiquement. Des Elfes d'Äthaliel vinrent chercher les blessés et les anciens hôtes de nouveau libres. Ils les ramenèrent tous dans la cité d'où s'échappaient désormais des cris de joie de retrouvailles mêlés aux pleurs et plaintes sans fin des hommes qui se rendaient compte de la durée de leur captivité.
Le soir même de la libération de la cité, chacun partit se coucher sans mot. Chaque personne trouva un lit soit chez les habitants d'Äthaliel, soit dans une salle du palais aménagée à cette occasion avec des lits de camp. La ville sombra peu à peu dans l'obscurité et le silence de la nuit.

Le lendemain matin, Nymië, aidée de ses généraux fit regrouper l'ensemble des anciens habitants d'Herashgor sur la place la plus grande de la ville. Vers 10h, tout le monde avait rejoint le point de rendez-vous. Nymië grimpa sur une charrette et demanda le silence en levant les mains. L'assemblée se tut en une vingtaine de secondes.

"Bonjour à tous. Je vous ai convié ici afin de vous poser quelques questions qui pourront peut-être nous aider à éradiquer vos ravisseurs. Certains de vous ne le savent peut-être pas mais vous avez été contrôlé par les Igrorns pendant plusieurs jours, mois ou ann...
- Pourquoi ils ont fait ça ? s'écria un homme. On leur a rien fait !
- Nous pensons qu'ils veulent recréer leur peuple de jadis que les Elfes ont, nous le croyions, exterminé. Si vous avez une quelconque information qui pourrait nous aider, venez nous...
- Moi ! s'exclama une femme. Je sais que le roi était par...
- Des gardes nous ont demandé de creuser un tun... cria un autre homme plus agé."

Des voix s'élevèrent de tout les coins de la place. Nymië demanda le silence à plusieurs reprises et lorsque celui-ci s'abattit enfin sur l'assemblée, Nymië termina sa phrase :

"Venez nous voir au palais. Un bureau sera spécialement ouvert pour le renseignement sur les Igrorns. Si vous avez des questions à poser, un autre guichet se tiendra au même endroit. Je vous remercie de votre attention."

Toute la journée durant, des dizaines d'Elfes en majorité, grâce à leur très bonne mémoire et à leur plus grande facilité à résister à l'invasion de leur esprit, ainsi que quelques humains se présentèrent au palais. Certaines informations se révélèrent utiles et d'autres moins. En fin d'après-midi, Lobard entra dans le hall du palais boitant et s'appuyant sur une canne. Dès que je l'aperçus, je fonçai sur lui et engagea la conversation :

"Lobard, je ne sais pas quoi te dire...
- Je crois qu'il n'y a rien à dire. C'est comme ça, maintenant c'est fait. On ne peut pas revenir en arrière de toute façon.
- Lobard, attends..."

Il était déjà parti vers un des bureaux pour donner sa version de l'histoire. Je me sentais mal. Après tout, c'est moi qui l'avait entraîné dans cette aventure. Ma faute s'il s'était retrouvé coincé pendant 30 ans. Ma faute si maintenant il avait le double de mon âge, en théorie. Je me sentais coupable de tout ce qui lui était arrivé et lui aussi semblait m'en tenir pour responsable. J'étais responsable de lui, c'était moi qui avait toqué à sa porte, moi qui l'avait indirectement poussé à partir, à mettre sa vie en danger. L'avenir en ce qui concernait notre amitié s'était brutalement assombri. Pourrions nous un jour retrouver les liens que nous entretenions avant cet épisode des Igrorns ?
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Message par Elentare Sam 8 Mar - 18:10

Chapitre 13


Les mois passèrent et l'inévitable se produisit. Une nuit d'hiver, alors que le froid se faufilait dans chaque recoin d'Äthaliel, Lobard rendit son dernier souffle. La mort se montra à lui lorsqu'il s'était enfin abandonné dans les bras de Morphée. On le retrouva le matin, dans sa chambre du palais, pâle, les yeux fermés à jamais et reposant sur son lit. Les mains croisées sur sa poitrine dans la position du mort.

Le soir-même, à la tombée du jour, un nombre insignifiant d'Elfe qui avaient un jour côtoyé Lobard que ce soit dans les profondeurs d'Herashgor ou bien dans la lumineuse cité d'Äthaliel s'étaient réunis dans le cimetière, désormais de plus en plus rempli par les tombes des humains prisonniers, pour lui rendre un dernier hommage. A mes yeux, tous les discours sonnaient faux. Personne n'avait réellement connu Lobard, et personne ne pouvait le comprendre. Mais pouvais-je moi même le comprendre ? Après tout, pendant 30 ans, ce n'était pas réellement moi qui l'avait croisé tous les jours. Maintenant, c'était trop tard. Trop tard pour rattraper les rires sincères que nous avions partagés, trop tard pour retenir les conversations sans fin qui nous unissaient le soir au coin du feu de camp. L'aventure et l'inconnu nous avaient rapprochés mais aussi séparés. Au moment où le corps fut déposé dans le trou sombre et profond que j'avais maladroitement creusé plus tôt, mon seul souhait fut qu'il se sentait bien, là où il était maintenant, qu'il avait enfin trouvé sa place, l'endroit où il résiderait pour les années, les siècles, l'éternité à venir. Chaque coup de pelle pour refermer la tombe était une déchirure comme si l'on m'enfonçait sans retenue un couteau dans les replis les plus profonds et les plus secrets de mon cœur. Lui ne prêtait certainement plus attention à ma douleur, à mes remords, à la faute que j'allais me reprocher pour le restant de mes jours : celle de ne pas avoir été là pour lui, de m'être jeté avec lui tout droit dans la gueule du loup.

Nymië tentait de me réconforter. Je sentais sur moi, à chacune de mes sorties, son regard plein de compassion. Que faire de cette compassion ? On ne peut pas comprendre. Malgré ce que les gens vous disent, la perte d'un ami est une blessure que seul le temps peut soigner. Je perdais la notion du temps. D'abord ma tante et puis maintenant Lobard, je pensais ne pas être une personne qu'il fallait côtoyer. Tout ceux que j'avais eu le malheur d'apprécier ou bien d'aimer étaient aujourd'hui morts. Je sentais que je commençais à devenir froid. Les joies comme les tristesse se ressemblaient. Il ne restait sur mes lèvres que le goût amer de l'indifférence. Cette saveur emplissait mon quotidien, si bien qu'une semaine après la mort de Lobard, je m'éloignai de la ville et me retirai dans une petite maison, à l'Est de la cité. Ma petite vie tranquille me suffisait bien. Et pourtant. Au plus profond de moi, je sentais quelque chose de nouveau naître. Une chose que l'on ne peut combler qu'avec des projets d'avenir : l'ennui.

Reprendre la route, repartir sur les chemins me terrifiait. Combien de vies faudrait-il encore sacrifier pour accomplir une prophétie qui ne tenait absolument pas compte de mes désirs, de mes choix ? Combien de vies les Dieux tenaient-ils à sacrifier pour me voir, moi, un Elfe sans importance, remplir une tâche que je n'avais pas choisie ? Les Dieux se rendaient-ils seulement compte que le fardeau qu'ils m'avaient confié était trop lourd pour mes frêles épaules ?

Nos divinités durent entendre mes appels au secours. Une nuit, un rêve d'une clarté étrange s'imposa dans mon esprit.

Je m'éveillai dans mon lit, la maison bien rangée et propre. Une infinité de rayons de lumière filtraient à travers les carreaux difformes des minces fenêtres percées dans les murs gris. Je posai le premier pied à terre, puis le deuxième. Ceci fait, je me redressai et me tint debout. A ce moment, autour de moi, comme un cercle surnaturel, des brins d'herbe poussèrent à travers les lattes du parquet jusqu'à recouvrir celui-ci et dessiner une formidable pelouse attrayante et douce. Des lianes recouvrirent les murs et sous la pression de celles-ci, ils explosèrent. M'attendant à recevoir des éclat de pierre, je protégeai mon visage avec mes bras. Quand je rouvris les yeux, étonné qu'aucun des projectiles ne m'ait percuté, je découvris autour de moi une vaste prairie doucement éclairée par les premiers rayons du soleil levant. Un arbre au tronc torturé de plus d'une vingtaine de mètres de hauteur me protégeait. Sur les branches jusqu'alors vides, des bourgeons se montrèrent et s'ouvrirent pour laisser apparaître des milliers de feuilles qui recouvrirent aussitôt l'arbre. Un visage féminin apparût finalement dans le tronc de l'arbre et une voix douce sortit de la bouche :

- Le doute fait parti de ton destin. Si je t'ai choisi, c'est que j'ai une bonne raison de le faire. Ce n'est pas ton choix, je l'admet, mais ce le sera bientôt. Fais-toi confiance et fais-moi confiance. Maintenant, vas...

Elle termina sur ce mot dans un souffle semblable au murmure du vent. Alors que tout devenait flou, un autre visage apparût dans le tronc de l'arbre. Celui-ci m'était familier. Lobard me regardait comme un père, un sourire flottant sur ses lèvres.

- Pardonne-moi, soufflai-je
- C'est déjà fait, me répondit-il avant de disparaître définitivement.


Dernière édition par Elentare le Mer 2 Avr - 21:40, édité 1 fois
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Message par Elentare Mer 2 Avr - 21:38

Chapitre 14


Les jours qui suivirent le songe furent assez mouvementés. Nymië, ayant appris mon départ prochain, s'empressa de m'apprendre à monter à cheval et à me servir d'un arc. Je voyais bien dans ses yeux qu'elle était heureuse de me revoir déterminé et résolu. Malgré tout, je percevais également dans ceux-ci la joie de voir son futur "roi" reprendre le chemin vers son destin inévitable. Ses regards pleins de fierté me mettaient mal à l'aise et me faisait porter un fardeau pour lequel je n'étais pas encore assez musclé. Devenir roi ? Pourquoi moi ? Il y a des centaines d'Elfes sur Valadëlia et il faut que ce soit moi ! pensais-je souvent. La déesse avait pourtant été claire : je m'y ferai. Mais quand ?

Pour tenir éloignées ces sombres pensées, je m'entrainai le plus possible tout les jours afin que le soir, lorsque Nymië me laissait enfin aller jusqu'à mon lit bien douillet, je n'avais même pas le temps de me rendre compte que j'étais allongé que j'étais déjà endormi. Chaque jour, j'apprenais à mieux maîtriser ma monture, à mieux la guider : je lui faisais confiance comme elle me faisait confiance en retour. Au bout de trois semaines, je maniais plutôt bien l'arc et pouvais montrer le chemin à mon cheval sans que celui-ci n'en fasse qu'à sa tête. C'est ainsi qu'au bout des quatre jours qui suivirent la fin de mon apprentissage, je pris la route un matin, me dirigeant tout d'abord vers le soleil levant puis bifurquant ensuite, quand la route le fit, vers le nord.

Les adieux avaient été difficiles. Nymië et moi nous étions beaucoup rapprochés ces dernières semaines et nous avions tissé des liens très forts. Elle était pour moi comme une sœur, une sœur aimante, sur qui l'on peut compter et comme une grande sœur qui adore vous reprendre lorsque vous dites une bêtise... Elle était assez pointilleuse sur ce dernier point. J'employai souvent les mauvais mots pour m'exprimer et elle ne cessait de me titiller jusqu'à ce que, épuisé d'être sans cesse repris, j'apprenne tous les mots dont j'avais besoin ! Le dernier jour, Nymië insista une nouvelle fois pour que j'emmène avec moi quelques uns de ses fidèles gardes afin d'assurer ma sécurité.

"Ce n'est pas la peine, je sais me débrouiller avec une épée et un arc, je pense que si jamais je me fais attaquer par une quelconque bête sauvage, je saurais me défendre, affirmai-je.
- Tu es sûr ? Les squelettes archers et les revenants sont assez haineux. Ils ne te lâcheront pas tant que tu ne seras pas étendu sans vie à leurs pieds. Je vais te poser la question une dernière fois, tu es sûr de ne pas vouloir de protection ? Si tu n'en veux pas, tu finiras soit transpercé de part en part par une flèche, soit à moitié défiguré par un creeper, soit en décomposition à cause d'un zombie ou digéré dans l'estomac d'une araignée ? Tu choisis quoi ?
- Raté ! Tu ne m'auras pas ! Je ne veux pas de gardes et tu ne pourras pas me forcer, rigolai-je.
- Bon, et bien, je suppose que je ne vais pas pouvoir repousser le moment aussi longtemps que je le voudrais, donc... bon voyage. Tu vas me manquer.
- Toi aussi. Fais attention à toi. On se retrouve dans quelques mois, quand je serai de retour... Je serai vite là.
- J'espère, fais attention."

Alors que je m'éloignai de la cité d'Äthaliel, je jurerai avoir vu couler sur les joues claires de Nymië une larme. Une simple larme qui changea tout. Aussitôt, je voulus me dépêcher de faire ce voyage pour revenir, revenir le plus vite possible et effacer du visage de Nymië tout ce que mon absence avait pu y faire apparaître. Je voulais la serrer dans mes bras, la réconforter et ne jamais repartir loin d'elle, ne jamais la laisser seule. Je venais de trouver ma motivation, le moteur qui me ferait avancer pour les mois qui allaient venir, un moteur inépuisable, qui ne pourrait jamais s'éteindre, une flamme éternelle, un cœur qui ne cesserait de battre.

Tandis que la ville disparaissait derrière les collines, je sentis quelque chose naître en moi, une chaleur indescriptible qui me réchauffa entièrement, des pieds à la tête.

Que m'arrive-t-il ? pensai-je naïvement...
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Message par Elentare Sam 11 Oct - 16:35

Chapitre 15

Cela faisait 2 ans et 7 mois que j'avais quitté Äthaliel. Nymië et moi nous écrivions très souvent, une fois par semaine environ. Elle me racontait la vie à la cité tandis que je lui contais mes découvertes dans les autres royaumes Elfiques. Tout était calme ; les Igrorns ne montraient pus signe de vie. Personne ne les avait recroisé depuis la libération d'Herashgor. Tant mieux, pensai-je, ils sont trop faibles pour se montrer. Un soucis de moins ! Espérons qu'ils ne se développent pas dans l'ombre pour mieux ressurgir... Ainsi, 2 ans, 7 mois et 5 jours après mon départ, je me trouvais dans la contrée Elfique la plus éloignée des Humains, Blops, Nains et Sirènes. Cela faisait maintenant plus de deux mois que je n'avais pas écrit à Nymië par manque de temps, et surtout parce que cela me fendait le cœur de devoir lui écrire toutes les semaines alors que je n'avais qu'une envie, c'était de la revoir. La savoir si éloignée de moi me plongeait dans une dépression profonde. La plupart du temps, j'essayais de passer outre mes sentiments et de me concentrer sur ma tâche ici. J'avais pris soin de visiter soigneusement toutes les contrées Elfiques afin de savoir comment les dirigeants de ces cités réagiraient s'ils venaient à savoir qu'un nouveau roi venait de refaire surface. Pas question de se lancer dans une guerre civile. Je pense que les Elfes sont assez intelligents pour s'entendre. Je sais bien que cela fait plusieurs siècles qu'il n'y a plus de roi mais il semblerait que je n'ai pas le choix...

Un jour alors que je m'occupai du jardin de la petite maisonnette que m'avait attribué l'intendant de la cité d'Eliel, Aloril, des acclamations me parvinrent des murs de la cité. Intrigué, j'entrepris de me faufiler entre les corps sautant de joie à l'approche de plusieurs chevaux blancs sur lesquels se tenaient des Elfes fiers et tout sourire devant les effusions de joie de leurs hôtes. Sur le premier cheval, une femme se tenait, haute, fière, rayonnante de beauté. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Une seule femme pouvait me faire cet effet. Nymië se tenait devant moi sur sa monture et se dirigeait vers le palais. Mon corps tout entier était en liesse. N'y tenant plus, je courus du plus vite que je le pouvais et déboulai dans le palais couvert de sueur, un sourire gigantesque flottant sur mes lèvres. Je trouvai alors Nymië en pleine conversation avec Aloril, le grand intendant.

" J'allais justement te faire appeler Elentare ! Tu as de la visite.
- Nymië ! criai-je. Je suis si content de te voir !
- De même ! Cela faisait si longtemps ! Tu n'as pas pris une ride, plaisanta-t-elle."

Nous nous serrâmes de longues secondes, tout deux heureux de retrouver l'autre. A ce moment, entra un Elfe d'une taille assez impressionnante avoisinant les 2 mètres 50. Il avait des cheveux blonds regroupés en une tresse fine qui pendait dans son dos. Sa tunique bleu nuit couverte de tâches témoignait du voyage qu'il venait de faire. Quand il arriva à notre hauteur, Nymië se rapprocha de lui et prononça ces mots qui brisèrent mon cœur :

"Elentare, je te présente Löral, mon mari."

Ces deux derniers mots résonnèrent milles fois dans ma tête. Je ne pouvais même plus penser tellement mon crâne était rempli de l'écho de ces paroles. Ne pouvant plus supporter un instant de plus cette torture, je m'enfuis de la grande salle aux hautes colonnes.

Je restai de longues heures dans mon jardin, méditant sur ce qu'avait dit Nymië. Comment a-t-elle pu faire ça ? Pourquoi ne m'en a-t-elle pas parlé ? Cette dernière se présenta devant mon petit portail de bois au milieu de l'après-midi.

"Je peux entrer ?
- Bien sûr, vas-y, répondis-je en rendant ma voix la moins chevrotante possible.
- Je savais que cela allait être dur pour toi... C'est pour ça que je ne voulais pas te le dire dans une de nos lettres. Je suis si désolé. Je m'en veux tellement. Est-ce que je peux f...
- Arrête, la coupai-je. Depuis combien de temps ?
- Ca fera bientôt 2 ans.
- Je croyais qu'il y avait quelque chose entre nous, que tu ressentais quelque chose...
- C'était le cas. Mais... il est mon âme sœur, je ne peux rien faire contre ça... Tu comprends ?
- J'ai cru que tu étais mon âme sœur, je t'ai aimé. J'ai pensé que nous pourrions nous rapprocher avec le temps.
- Non, cet amour n'est pas quelque chose qui se développe au fil des jours. Cela te tombe dessus instantanément. Il déferle sur toi comme une rivière après un orage, te remplissant et te vidant de tes émotions en même temps. Tu le sens partout dans ton corps : sur tes mains, dans ton cœur, dans ton estomac, sur ta peau. As-tu vraiment ressenti ça ?
- Je pense, oui...
- Si tu as besoin de le penser, c'est que tu ne l'as pas ressenti.
- Et tu es sûre que je la trouverai ?
- Bien sûr, tout le monde en a une. Tu ne sais simplement pas quand ni où tu la rencontreras."

Et elle avait raison. Malheureusement, le "quand' de la question se trouvait plus loin dans le temps. Mais pour le "où"?

Je me tenais précisément à l'endroit même où quelques mois plus tard, j'allais rencontrer mon âme sœur.
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